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Présentation
Trois études synthétiques sur les relations d'Edith Stein avec les réformateurs du Carmel -Thérèse d'Avila et Jean de la Croix- et sur le rôle de l'empathie dans la vie spirituelle.
Dans son itinéraire personnel, Edith Stein (1891-1942) s'avère une disciple qui, tout en écoutant, intériorise, échange, interroge et devient interlocutrice. Par son attention et sa discrétion, par son intelligence analytique et son intuition pénétrante, par son respect et sa compréhension, la maîtresse se révèle d'emblée comme une mère. Edith affermie par son expérience de disciple singulière mais déjà bien riche de son "empathie", "personnalise" son enseignement. Elle transmet une doctrine tout en partageant une expérience, voire une foi.
Un recueil de trois conférences présentées par des Pères carmes au colloque Edith Stein à Rome en 1998. La première, après avoir évoqué les trois essais écrits par E. Stein sur Thérèse d'Avila, esquisse une comparaison entre les autobiographies des deux saintes. La deuxième étudie la relation d'E. Stein à son «saint père Jean de la Croix» auquel elle a consacré son dernier ouvrage La science de la croix. La troisième est consacrée au Problème de l'Einfühlung, un texte publié par E. Stein en 1917, à l'âge de 27 ans, extrait de la thèse de doctorat qu'elle a entreprise à Göttingen sous la direction de Husserl. L'Einfühlung, expérience de la conscience d'autrui, diffère d'autres actes de connaissance qui peuvent également avoir le vécu subjectif d'autrui comme objet: la perception extérieure peut atteindre le visage douloureux de l'autre, tandis que l'Einfühlung a la douleur elle-même comme objet; par la sympathie (Mitfühlen), je peux participer à la joie d'un camarade, tandis que par l'Einfühlung je saisis sa joie en m'introduisant en elle. Il s'agit donc d'expérimenter ce que l'autre vit dans sa conscience. J'y parviens par analogie: il existe une correspondance essentielle entre mon être et l'être d'autrui. Ceci n'est pas sans conséquence: par la perception d'autrui s'épanouit en moi ce qui ne faisait que sommeiller. Reste la question: puis-je entrer dans le mystère de Dieu par l'Einfühlung? Il y a eu des êtres qui ont pensé expérimenter l'agir de la grâce divine en eux dans une transformation complète de leur personne… S'agit-il d'une expérience authentique? E. Stein répondait alors: Non liquet… une réponse dont notre auteur, Reinhard Körner, ne se satisfait pas. - P. Detienne sj