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Présentation
Ce cinquième volume des écrits du Père Michel de Goedt, en religion frère Michel-Marie de la Croix, rassemble ses publications et ses travaux sur l’histoire et l’esprit de l’ordre du Carmel, sur sa Règle et sur les figures symboliques du prophète Élie et de la Vierge Marie. Fils du Carmel, le Père Michel s’est penché toute sa vie sur les fondements et l’héritage historiques et spirituels de son ordre qui en assurent la continuité dans l’histoire de l’Église. Sa réflexion sur la vie contemplative, dont on suit l’évolution au fil des années, – avant et post-Concile Vatican II –, a gardé toute sa pertinence. C’est une réflexion spéculative à partir du dynamisme des vertus théologales: la vision de la contemplation chrétienne s’inscrit dans une théologie de la foi, de l’espérance et de la charité, dans une parole de grâce. L’auteur le dit explicitement: « la grâce chrétienne est radicalement contemplative ». Il témoigne ainsi du charisme particulier de l’ordre dans sa dimension éminemment prophétique. Nous retrouvons ici 19 études du Père Michel dont 6 sont inédites. Une réflexion profonde sur l’héritage historique du Carmel, et son chemin de transmission dans une Église en devenir.
Nouvelle Revue Théologique Recensions
Recenseur : Noëlle Hausman s.c.m.
,Recension parue dans la NRT 146 / 3 (2024), page : 492
Voici déjà le cinquième volume des écrits du père Michel-Marie de Goedt (1924-2009) ; celui-ci, qui rassemble treize textes publiés et six inédits, porte sur l’Ordre du Carmel, sa Règle, les figures symboliques du prophète lie et de la Vierge Marie (D.-M. Golay, préf.). Comme l’indique S. Cannistrà dans sa présentation, ces textes datent pour la plupart de deux périodes différentes : les années de jeunesse dans l’Ordre (1953-1957) et d’autre part, les années où l’A. vivait en Terre sainte puis en France (1978-1989), soit deux moments ecclésiaux majeurs, l’avant et l’après Vatican ii. Sur quarante ans, la rigueur et la précision théologiques n’ont pas varié, et la familiarité avec le judaïsme et le lieu d’origine du Carmel ont encore aiguisé sa lecture attentive de l’Écriture et des auteurs carmélitains. On ne peut pas résumer de tels travaux, parfois inachevés (de simples notes de lecture), le plus souvent très aboutis, mais il faut pas à pas apprécier ces fulgurances d’un auteur exceptionnel. « L’éveil à une présence » (ouverture) précède la 1re partie, sur « l’histoire, l’esprit et l’idéal du Carmel ». Dès le 1er chap., le « rapport contemplatif à Notre-Dame » apparaît comme l’un des fils rouges du recueil, dont la 4e partie sera toute consacrée à « la Vierge Marie, reine et beauté du Carmel ». Puis, dans « La vocation du Carmel dans l’Église », il note que Thérèse d’Avila « ne revient pas aux origines, elle laisse l’origine, en sa force et pureté première, venir à elle pour une intelligence et une pratique radicalement renouvelées de la vocation du Carmel » (p. 60). Et plus loin : « cette manière de procéder ne “réforme” rien, elle est la forme neuve que prend la vie ; dans un présent qu’aucun passé, comme tel, ne peut prescrire, elle est renouvellement en la mémoire vive de l’origine » (p. 61).
La 2e partie, brève, comporte deux études, fondamentales, l’une sur la Règle de saint Albert, l’autre sur le christocentrisme de la Règle. La 3e partie, de loin la plus longue (p. 109-223), est toute consacrée au prophète Élie, « chef et père spirituel du Carmel ». Elle débute par un chapitre fouillé sur ce prophétisme qu’est la vie contemplative dans l’Église, puis interprète la prière d’Élie pour la pluie, commente littéralement les chap. 17-19 de 1 Rois, étudie la présence du prophète dans les évangiles synoptiques, s’interroge enfin sur ce que nous dit Élie (à la lumière du judaïsme et de l’islam) « du sein de la théophanie dont il a été le témoin ».
Dans la 4e partie, mariale on l’a dit, soulignons le chapitre intitulé « Il fallait que la mère des sauvés fût une juive, Marie de Nazareth, mère de Jésus » (où sont évoqués le « schéma de révélation » que le p. de Goedt avait découvert dans le 4e évangile, mais aussi le symbolisme du partage des vêtements à la croix). Et encore, celui qui décrit « Marie, éducatrice des croyants dans le passage permanent des Écritures à leur accomplissement », sans compter l’étonnant « En Marie, Sion devient mère de la nouvelle création inaugurée par le Christ ».
Une table chronologique des articles, un index biblique, un index des citations carmélitaines et un index des personnes citées précèdent la table des matières d’un recueil où tous apprendront beaucoup, notamment sur les virtualités d’une lecture à neuf de textes anciens – N.H.
plus d'infos sur l'auteur:
De Goedt Michel
Le Père Michel De Goedt est né en 1924. Il est entré dans la Province de Paris de l'Ordre des carmes déchaux en 1941. Licencié en théologie (Rome) ainsi qu'en histoire et philologie orientales (Leuven), il a vécu en Terre Sainte de 1969 à 1980. Il est entré dans la Vie en 2009.
Auteur de l'Amité divine, l'Alliance irrévocable, La divinisation selon Jean de la Croix, La Bible livre ouvert, livre scellé
Description
– un fils du Carmel interroge le cœur et le charisme de son Ordre – une étude passionnante pour (re-)découvrir l’histoire du Carmel, et sa richesse – des analyses fines et percutantes nourries par une grande érudition. Une étude érudite sur l’histoire et l’esprit du Carmel, qui replace l’idéal de l’Ordre comme un charisme particulier et vital pour l’Église.
RECENSIONS dans les Mélanges de science religieuse d'automne/hiver 2024
Cet ouvrage posthume rassemble dix-neuf études, dont six inédites, de l’auteur, carme déchaux (1924-2009), sur l’histoire et l’esprit du Carmel, sa Règle, et sur les *gures d’Élie et de Marie, piliers du Carmel. Ces études datent pour la plupart des années 1953-1957 et des années 1978-1989. Celles de la première période – période préparatoire du Concile, où formation traditionnelle et engagement en vue du renouveau de l’Église vont de pair – insistent sur la nature essentiellement contemplative du Carmel, mais une contemplation résolument chrétienne, ecclésiale et historique, en lien étroit avec la vie liturgique et sacramentelle, donnant une place centrale à la Bible, et attentive aux dynamismes de l’existence. Les études de la seconde période – période de grandes mutations dans l’Église et dans l’Ordre des Carmes, consécutives à Vatican II – engagent à une lecture approfondie de l’Écriture et des auteurs carmélitains, en particulier Thérèse d’Avila et Jean de la Croix, à partir de la vie et pour la vie. Bref, « une ré5exion profonde sur l’héritage historique du Carmel, et son chemin de transmission dans une Égliseen devenir. » Michel CASTRO